jeudi 2 janvier 2014

Un texte dense et une petite voix


Elle n’aura mis que 3 mois, 3 tout petits mois pour lire d’une manière aussi fluide que moi en plusieurs années. Ce soir, elle s’est assise sur mon nouveau divan, elle a pris un livre reçu le 31, un précieux cadeau de son Papilie. Bien sûr, elle a choisi une histoire de princesse, une histoire qu’elle aime et qu’elle connait. Loin de la version de Disney, elle entama la lecture de Cendrillon. La petite mélodie de la lecture débuta avec un grand respire. Quel découragement! Tant de mots et si petits. Je lui propose de faire la lecture avec elle. Au mi-parcours de la première page, elle semble s’apercevoir que je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de lire moi aussi. Je soupçonne un petit élan de pitié quand elle m’annonce mon tour. Quatre mots plus tard, elle avait déjà repris la lecture. Quelle joie de me faire voler ma place ainsi! Il n’y a pas de mot pour décrire la douceur à mes oreilles des petites liaisons qu’elle fait avec les consonnes à la fin des mots et les voyelles au début du suivant. Les deux premières pages lues, elle semble bien fière d’elle, mais je la sens très fatiguée. L’effet de la mélatonine est fort probablement à l’œuvre. Dans un petit bâillement, elle vient se blottir contre moi et je me fais alors un plaisir de poursuivre les deux dernières pages.
 
Je ne sais pas si elle en est consciente, mais je sais qu’elle le sera un jour. Je suis si fière d’elle. J’admire ses efforts, sa ténacité. Elle est souvent découragée par les défis, mais elle parvient à se raisonner et vie de si belles victoires. Merci Élika de me faire vivre tout ça avec toi.

 
 

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