Des rangs d'attentes

J'ai souvent entendu les femmes dire que les dernières semaines, voire les derniers jours, étaient insupportables. Qu'elles étaient fatiguées, qu'elles se sentaient lourdes et inconfortables sans compter la hâte et le stress. Pour ma part, je vis cette situation autrement. Depuis une semaine ou deux, je me sens plus énergique. Bien que la hâte soit restée, le stress s'est doucement dissipé laissant place à un état plus calme.

Plus calme, mais pas moins active. Malgré le fait que je n'irais pas courir un marathon, plusieurs petits projets m'ont donné envie d'occuper les derniers jours avant l'arrivée d'Élika. L'un d'entre eux fut l'envie de créer quelque chose que j’aurai fait moi-même et qui lui serait entièrement personnel.

Vint alors l'idée d'un tricot. C'était un défi d'envergure compte tenu du peu de connaissances que j'avais dans ce domaine. Un tricot, mais lequel? Habituellement, quand ont parle tricot, on parle vêtement, mais ceux-ci ne font qu'un temps et doivent laisser place à de plus grands. Ce que je voulais, c'était quelque chose qu'elle puisse garder en souvenir. Quelque chose qui ait une histoire à raconter. Après quelques recherches sur internet, j'ai trouvé le patron d'un toutou lapin. Plutôt d'un style vieillot, mais à quel point charmant, j'ai décidé de l'adopter. Il ne restait qu'à le tricoter.

C'était un défi amusant, car je voulais le terminer avant l'arrivée d'Élika. Entre la lecture du patron et les nouveaux points de tricot que je devais déchiffrer, se sont envolées plusieurs heures. Ayant en tête les paroles d'une amie disant que sachant lire et avec un peu de débrouillardise tout peut être possible, c'est confiante que je réalisa ce projet. Rang après rang je voyais apparaître le profil d'un petit lapin qui se voyait tricoté tant de laine que d'amour. Le tricot terminé, je vis bien plus qu'un lapin, je vis l'amour d'une mère qui attend sa petite fille tant désirée.